Cet atelier s'est tenu dans le cadre des Mardis d'AJITeR par la Culture ! , un cycle d'ateliers en ligne pour réfléchir, échanger et travailler collectivement autour des parcours d’accompagnement des jeunes adultes et de leurs initiatives. >> Téléchargez l'ensemble des synthèses des Mardis d'AJITeR par la Culture ! Les parcours d’accompagnement des jeunes adultes et de leurs initiatives : l'insertion et l'emploi. Les cursus « traditionnels » de l’insertion professionnelle ont tendance à être pensés plus ou moins consciemment comme un enchaînement linéaire de la formation initiale vers un premier emploi pouvant déboucher sur une installation durable sur un territoire, en fondant une famille… Les structures culturelles en milieu rural expriment une toute autre approche, inversant le regard et le jeu de l’offre et de la demande du « marché du travail ». Côté employeurs, la faible « attractivité » des territoires ruraux est contournée dans les recrutements en portant attention aux conditions d’accueil, à l’accès au logement, aux services, aux loisirs… Aussi, les réflexions sur l’emploi et les parcours professionnels des jeunes adultes en milieu rural amènent à s’interroger sur les façons d’habiter les territoires, d’y être accueilli et d’y trouver les relations nécessaires à l’épanouissement des personnes, à leur réalisation. De fait, les territoires ruraux interrogent notre rapport à l’environnement, à la nature. Ce sont l’ensemble de ces dimensions (qu’on pourrait qualifier de culturelles) qui sont à prendre en compte pour une installation durable des jeunes.
Les structures culturelles tentent donc de résoudre une équation complexe entre les besoins en compétences pour leur projets, les besoins des personnes pour s’installer dignement et avec enthousiasme à proximité, et les besoins du territoire pour son développement. Elles sont amenées à faire évoluer leur projet en fonction des personnes recrutées ou accueillies. En inversant le regard, l’insertion professionnelle des jeunes peut être perçu comme génératrice d’opportunités et de richesses nouvelles pour dynamiser et renouveler tant le projet que le territoire. Faire confiance aux jeunes et leur laisser de la place… Les dispositifs d’aides à l’emploi, à la formation ou à l’insertion (stages, services civiques, contrats aidés…) semblent de plus en plus réduits, mais restent cadres indispensables. Et soulignons que les personnes désireuses de s’installer en milieu rural ne sont pas nécessairement porteuses de projets, militantes ou en capacité de s’insérer facilement dans un nouvel environnement. Toutefois, les métiers culturels et artistiques sont de bons terrains pour expérimenter, révéler des compétences ou découvrir de nouveaux métiers. Ils vont même jusqu’à interroger notre rapport au travail envisagé comme terrain d’épanouissement et d’émancipation, à condition d’éviter l’écueil de la « servitude volontaire ». Soulignons que les structures artistiques, les compagnies et les lieux, jouent un rôle concret d’insertion professionnelle. Souvent alimentées par leurs habitudes de travail en réseau, elles développent des logiques de compagnonnage avec des cadres qui sécurisent les parcours, en portant de l’attention aux personnes. Elles vont bien au-delà de l’appui aux projets artistiques émergents qu’elles accompagnent. Enfin, ce qui relèverait d’un service public de l’emploi mériterait d’être actualisé, voire reconstruit en milieu rural, en intégrant les notions d’accompagnement et d’insertion, et en mettant à profit les compétences des acteurs associatifs en présence. Ces sujets nouveaux pour de nombreux acteurs artistiques et culturels, sont à investir collectivement, potentiellement par l’entrée de l’Économie Sociale et Solidaire. C’est peut être à cet endroit que peuvent se croiser sur les territoires, l’économie-emploi-formation et l’action sociale artistique et culturelle.
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